Gilles Brücker, directeur général de l’Institut de veille sanitaire, a bien voulu répondre à nos questions lors du point presse du 13 mars 2007 :
- Comment la situation humaine évolue-t-elle ?
- Y a-t-il un risque de mutation du virus A(H5N1) ?
Comment la situation humaine évolue-t-elle ?
Si en terme de santé animale, la situation est caractérisée par de nouveaux pays qui sont toujours concernés par l’apparition de cas chez l’animal, qu’il s’agisse d’oiseaux sauvages, qu’il s’agisse d’une faune domestique, on peut dire que sur le plan de l’épidémiologie humaine, la situation est assez rassurante et elle est marquée par une certaine stabilité. A ce jour, seulement douze pays ont notifié des cas confirmés et, depuis le début de l’épidémie, c’est-à-dire maintenant depuis un peu plus de trois ans, ce sont seulement 277 cas qui ont été confirmés chez l’homme, de transmission donc de ce virus H5N1 de l’animal à l’homme, avec 167 décès, ce qui montre que si la transmission est rare, elle reste toujours grave, avec une létalité importante. Mais sur le plan épidémiologique, il n’y a pas de modification des conditions de transmission de ce virus, qui ne reste transmis qu’exceptionnellement de l’animal à l’homme, dans des conditions toujours de contacts répétés, de contacts très rapprochés. Et donc, la surveillance reste évidemment de mise, de façon très étroite, à la fois au plan national et au plan international, mais c’est une situation qui reste stable, sans évolution majeure du risque.
Y a-t-il un risque de mutation du virus H5N1 ?
Il n’y a aucun élément nouveau dans la mutation de la transformation possible du virus ; il n’y a donc pas eu d’évolution des caractéristiques du virus qui actuellement ferait craindre une évolution de la transmission épidémiologique, et rien ne permet de dire aujourd’hui que nous nous rapprochons du risque d’une pandémie humaine.