Notre foie a du mal à se guérir seul. En cas d'agression prolongée, il développe une fibrose qui peut à son tour dégénérer en cirrhose, puis en cancer du foie – l'un des plus mortels. Il n'existe pour l'instant pas de traitement contre la fibrose hépatique, mais une piste vient d'être découverte.La fibrose hépatique est un processus suivant lequel certaines cellules du foie se
transforment en tissus plus durs et plus résistants. Il s'agit en fait d'une cicatrisation du foie,
en réaction à une agression qui finit par entraîner un dysfonctionnement. Les causes de la
fibrose sont nombreux. La première est l'alcoolisme, mais les maladies chroniques du
foie, à commencer par les hépatites, sont aussi à l'origine de fibroses, comme
certaines maladies héréditaires plus rares.
La suite: cirrhoseFaute de modification du style de vie, la suite de la fibrose c'est la cirrhose du foie:
des îlots de cellules encore viables, séparés par du tissu cicatriciel, se créent dans le foie.
Comme ces îlots sont mal alimentés par le sang, les fonctions du foie finissent par souffrir.
La cirrhose entraîne aujourd'hui encore une mortalité importante dans les pays industrialisés. Et si,
grâce aux traitements, on peut allonger la durée de vie des personnes qui en souffrent, celles-ci
risquent alors de développer un redoutable cancer du foie. Or il n'existe à l'heure actuelle pas
de traitement contre la fibrose – ou la cirrhose d'ailleurs. La prise en charge repose
uniquement sur la modification du style de vie, qui peut certes stopper l'évolution de la maladie, et sur
le traitement des éventuelles complications de la cirrhose.
Merci les sourisLes chercheurs de l'université de Californie à San Diego viennent de faire une découverte qui pourrait
changer cette absence de traitement. En effet, dans leurs expériences portant sur des souris, ils ont
montré que pour que la fibrose se mette en marche il faut qu'une protéine appelée RSK soit
activée dans les cellules du foie. Or un peptide qui bloque cette protéine a pu être mise au
point et injecté à des souris chez lesquelles on cherchait à induire une fibrose. "Toutes les
souris non traitées avaient une fibrose sévère" a rapporté le Dr Marina Buck, de l'Université de
San Diego, "alors que les souris qui avaient reçu le peptide inhibiteur avaient une fibrose
minimale ou pas du tout de fibrose." D'après cette chercheuse, il serait même possible que
l'administration du peptide permette de guérir la fibrose. La piste est prometteuse, d'autant
que la protéine incriminée fonctionnerait de la même manière chez les humains que chez les souris.
Ne pas attendre pour agirNous sommes encore loin, cependant, d'un traitement pour les hommes contre la fibrose du
foie. Il est donc important de profiter maintenant des moyens de prévention de la
fibrose qui sont à notre portée: prévention et vaccination contre les hépatites, hygiène de vie
respectée, consommation d'alcool maîtrisée.
Source:
http://www.e-sante.be/